Gilbert Garcin
- Association La salle d'attente
- 1 mars 2005
- 2 min de lecture
La salle d'attente présente le photographe Gilbert GARCIN à la bibliothèque Georges Pompidou à Chalons en Champagne du 1er au 26 mars 2005.
"Simulacres" Série de 32 photographies noir et blanc

"En soixante-dix ans, on a amassé dix mille souvenirs, on a une sorte de grenier dans la tête. Des choses empilées qui finissent par resurgir " explique le photographe Gilbert Garcin qui semble bien décidé à profiter de sa retraite pour faire le ménage dans son propre grenier. Visage de père tranquille, crâne respectablement dégarni, cravate discrète sur une chemise rayée, gabardine anthracite, pantalon foncé et soulier noir, cet ancien patron d'une fabrique de luminaires a l'allure du parfait septuagénaire au dessus de tout soupçon Débris rescapés du Meccano de son fils, bouts de ficelles et petits cailloux, armé de colle de ciseaux et de son appareil photo, il bricole de minuscules maquettes, pour lesquelles il bidouille des éclairages "pour faire vrai" et photographie ainsi, jour après jour, les différents actes de son petit théâtre intérieur. Jouant avec ses autoportraits, et clonant sans complexe sa silhouette de "Monsieur Tout-le-Monde" il se met ensuite en scène dans des situations les plus surréalistes; Le voici donc tout a tour Sisyphe poussant son énorme pierre, ou pauvre hère derrière une pendule à Courir après le temps, L'égoïste jouant à saute-mouton avec lui même à perte de vue, ou Le Paon faisant la roue avec sa propre effigie. "Nous sommes tous plus ou moins en représentation, n'est-ce-pas" commente, d'un ton malicieux le délicieux bonhomme qui manipule allègrement avec un zeste de naïveté, un goût appuyé pour le surréalisme et un sens hitchockien de sa propre mise en scène. Depuis, ce vague cousin de Tati, ce fils spirituel de Magritte, fabrique avec humour et une pointe d'intranquillité des tableaux parodiques, n'hésitant pas à se moquer de lui-même et de nous tous, par la même occasion. Ne pas tourner en rond, Connaître ses limites Etre maître de soi. Faisant des maximes ses choux gras, de fil en aiguille Gilbert Garcin élabore non seulement une sorte d'autobiographie fictive, mais aussi toute une philosophie de la comédie humaine. Sans oublier sa dernière lubie : il propose aux autres photographes de mettre en scène sa propre effigie dans les coins les plus reculés de la planète. Une façon d'être partout à la fois, y compris dans l'oeuvre des autres.
Armelle Canitrot
Le site de l'artiste : www.gilbert-garcin.com
Sa galerie : www.fillesducalvaire.com

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